Mémoire de la dignité en action au centre des périphéries méprisé

Miguel Angel Fernandez Gonzalez

Producció científica: Contribució a revistaArticleRecercaAvaluat per experts

Resum

L’histoire occulte des miséreux commence à partir des effets d’un des piliers fondamentaux de ce qui allait être le Modèle Barcelone [10], c’est-à-dire l’impulsion donnée par les fonds publics à la production intensive de survaleurs au profit d’oligopoles, à partir de la promotion de méga événements. Dans le cas étudié, il s’agit de la célébration de l’Exposition internationale de 1929. Barcelone se prépare à mettre la ville en adéquation avec cet événement. L’exposition précédente de 1888, ainsi que la ferme volonté de l’élite barcelonaise de tirer profit du capital contenu dans le prix du sol de la Ville des prodiges et son Ensanche [nouveaux quartiers] flambant neuf vont transformer l’événement en une nouvelle étape de la classique accumulation capitaliste. Loin d’être original, ce processus n’est qu’une récidive. Il s’agit d’abord d’importer de la main-d’œuvre en provenance du reste de l’État à des prix coloniaux, pour activer la concentration de capitaux. Il faut ensuite rendre la « ville attrayante », c’est-à-dire, déjà à cette époque, masquer la souffrance et la pauvreté – précisément incarnée dans les corps mobilisés afin d’être durement exploités à Barcelone –, qui enlaidiraient les cartes postales. L’étape suivante consiste à configurer la ville pour la consommation – ou plutôt pour qu’elle soit consommée. C’est ce qui s’est produit jusqu’à aujourd’hui, où la foire sauvage d’un capitalisme antihumaniste dégage en ce début du XXIe siècle autant de violence que lors du premier tiers du précédent. Las Casas Baratas de Can Tunis sont construites dans ce contexte. L’objectif officiel est d’éliminer du champ de vision des visiteurs les bicoques de la montagne de Montjuïc. « Tout devait être prêt ou en avoir l’apparence » (p. 64). La corruption urbanistique était déjà galopante dans cette Barcelone post-prodigieuse. Le plan fut élaboré pour loger 6500 familles qui vivaient dans des bicoques, mais seules 2329 maisons à bon marché furent finalement construites. Il semblerait que, hier comme aujourd’hui, l’argent destiné à la construction des maisons soit allé dans les poches des spéculateurs des familles bien placées de Barcelone.
Idioma originalFrancès
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Estat de la publicacióPublicada - 2014

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